Jour 8 : les gravures de Twyfelfontein et route vers Omandumba
L'étape du jour a été l'une des plus longues du voyage avec 375 km. Cela peut ne pas paraitre énorme mais il ne faut pas oublier que sur les pistes on ne roule pas très vite. La limite pour les Namibiens est de 100 km/h mais seulement de 80 km/h pour les voitures de location. Beaucoup de ces gravel roads sont impeccables et on a l'impression de rouler sur du bitume mais en cas de freinage ou de virage un peu serré, les roues n'adhèrent pas et c'est la sortie de route. Nous avons d'ailleurs croisé deux voitures remorquées, en très mauvais état. Donc, mis à part le fait que les loueurs installent des mouchards dans les voitures, il vaut mieux de toute façon ne pas aller trop vite pour sa propre sécurité.
A cela s'ajoute aussi le fait que l'on a souvent envie de s'arrêter pour faire la photo
d'un oiseau ...
d'une girafe ...
ou tout bêtement du paysage qui est fabuleux !
La veille, j'avais demandé au Grootberg Lodge à quelle heure commençait le petit déjeuner et on m'avait répondu "à quelle heure voulez-vous le prendre ?". Voila l'illustration parfaite de cette phrase rarement mise en application en France : "le client est roi" !
A 6h30, nous étions les seuls clients à déjeuner. Le soleil se levait et c'est avec regret que nous avons dit au revoir au paysage grandiose du lodge en emportant là encore un lunch pack.
En retrouvant notre voiture en bas, surprise ! Elle était toute propre ! Le gardien l'avait nettoyée.
Sur la route, j'avais prévu une petite visite culturelle pour voir les gravures préhistoriques de Twyfelfontein classées au patrimoine mondial de l'UNESCO.
J'ai bien aimé cette visite car d'une part le cadre est très beau et les gravures sont bien conservées. Par rapport au site de gravures rupestres de la Vallée des Merveilles (que j'adore !) dans le Mercantour, il faut reconnaitre qu'elles sont un chouia plus élaborées !
La visite est très bien organisée. Après s'être garé à l'ombre sous un abri, on achète les tickets (100 N$/personne en 2019 avant l'augmentation des tarifs) et on est pris en charge par des guides en petits groupes. Cet encadrement permet d'éviter les dégradations des gravures.
La star des gravures, c'est celle du "Lion Man", une représentation chamanique d'un homme-lion ou d'un lion-homme, c'est comme on veut puisque ceux qui l'on réalisée, il y a plusieurs milliers d'années, n'ont pas laissé d'explications à notre attention .
Les visites guidées peuvent être passionnantes mais celle-ci fera partie des visites assez pauvres. Notre guide se contentant d'une voix monocorde de commenter pendant une heure les gravures : "this is an elephant, this is a giraffe ...". Pratique pour réviser les noms d'animaux en anglais mais bon, on aurait deviné tout seuls !
J'avais demandé au représentant de Tourmaline combien il convenait de donner au guide. Il nous avait répondu que 150 N$ pour nous quatre, c'était largement suffisant. Au vu de sa prestation excessivement médiocre, elle n'a eu que 120 N$.
Non loin de là, j'avais prévu la visite des Organ Pipes, des colonnes de basalte vieilles de 150 millions d'années. Me basant sur ce type de photo, je pensais que ce serait assez spectaculaire.
Sur nous quatre, seuls mon mari et ma fille ainée ont trouvé que c'était intéressant. Moi, j'ai été surprise par la taille réduite du site, vous jugerez d'après la photo suivante.
Heureusement que le prix de la visite (50 N$/ personne en aout 2019 soit à peine plus de 3 €) était réduit.
De retour sur la piste D2612, en tôle ondulée, nous avons profité d'un bon massage africain comme disent les guides avant de nous arrêter pour pique-niquer sous un
arbre. Le lunch pack du Grootberg avec des wraps délicieux, une orange, des chips, une barre de céréales, un jus de fruit était très bien.
Sur la route allant à Uis, nous avons vu quantité d'habitations que l'on pourrait plutôt qualifier d'abris de fortune faits de quelques tôles et de torchis. Comment des êtres humains peuvent-ils survivre dans un environnement aussi aride ?
Nous avons dépassé un jeune berger qui nous a fait signe pour nous demander de l'eau. Nous lui avons donné un des bidons d'eau. Il s'est immédiatement mis à boire. La vie n'est pas facile pour tout le monde .
Un peu plus loin, toujours au milieu de nulle part, ce sont des enfants qui nous ont fait des signes pour demander de l'eau. A peine arrêtés, trois petits sont venus vers la voiture. La plus grande qui était scolarisée parlait anglais (la langue nationale mais visiblement pas toujours parlée), nous lui avons également donné de l'eau et du matériel scolaire (trousse avec crayons, gomme, taille-crayon).
Sur cette route, il y avait quantité d'échoppes d'artisanat avec des femmes Hereros magnifiquement habillées faisant des petites danses pour donner envie aux
touristes de s'arrêter. Les filles auraient bien aimé faire quelques achats mais après les visites de Twyfelfontein et Organ
Pipes où l'on ne pouvait payer qu'en espèces, notre réserve de liquide était au plus bas et il fallait garder de quoi faire le plein au cas où la carte ne soit pas acceptée.
Nous avons prié pour qu'à Uis où nous comptions faire le plein, le distributeur indiqué sur Maps.me ne soit pas à sec.
Ouf, nous avons pu retirer 4 000 N$ au DAB à l'extérieur du supermarché et c'est l’esprit tranquille que nous avons poursuivi la route jusqu'à Omandumba Guest Farm.
Petites rencontres en allant à Omandumba.
Nous sommes arrivés à Omandumba Guest Farm peu après 16h00. Cette fois, le logement en Bush Camp était composé de semi-tentes rustiques mais très grandes et avec
tout le confort nécessaire, notamment une salle de bain. L'eau étant chauffée par des panneaux solaires, le gérant nous a conseillé de nous doucher le soir car le matin, l'eau risque d'être
froide.
Le diner se prend comme dans beaucoup de lodges à heure fixe avec tous les convives. Il n'y avait que des germanophones, des Namibiens je pense car ils voyageaient avec plusieurs enfants en bas âge et ne ressemblaient pas trop à des touristes européens.
Voyant que nous étions les seuls Français, le propriétaire, un vieux monsieur charmant est venu diner à notre table. La soirée a été très intéressante car il nous a
expliqué beaucoup de choses concrètes sur la vie locale. Il était d'origine allemande avec toujours un passeport allemand nous a t-il dit mais il avait vécu dans beaucoup de pays et était très au
fait de la vie politique européenne.
Entre autre, nous avons compris pourquoi le "Living Museum" des San était sur ses terres. Le projet pour aider les San (Bushmen) qui sont laissés à l'abandon par le
gouvernement namibien est soutenu par des fonds allemands et on lui a demandé en tant que fermier namibien d'origine allemande s'il souhaitait y participer. Il leur fournit le terrain, l'eau et
son comptable s'occupe de récupérer l'argent liquide qu'ils touchent sur place pour leur transférer au Kalahari sur leur lieu de résidence. En échange, il perçoit un petit loyer. Le Living Museum
est en effet animé par des San qui sont originaires du Kalahari. Ils viennent pour quelques mois à tour de rôle de façon à ce que l'argent puisse profiter à toute leur communauté. Si on lui a
proposé d'héberger ce "Living Museum", c'est parce que cette terre avait été jadis occupée par les San comme le montre les très vieilles peintures rupestres que nous verrons le lendemain. Il nous
a un peu parlé de leur culture et de leur mode de vie.
Le Bush Camp est situé dans un très bel endroit !